[2012] Elementary

Ce Sherlock Holmes a des tatouages, porte un T-shirt qui dit « Je ne suis pas chanceux, je suis bon », est mal rasé et utilise ses menottes lors de relations sexuelles avec une prostituée. Mais malgré cela et le fait qu’il vive aujourd’hui à New York, plutôt que sous le règne de Victoria à Londres, il ressemble au détective de Conan Doyle. Il élève même des abeilles sur le toit de son immeuble et a presque terminé la rédaction de son fameux Practical Handbook of Bee Culture, with some Observations upon the Segregation of the Queen.
Dans la pratique de ses méthodes, il est aussi brillant que son « ancêtre ». Et comme son cousin londonien de la série Sherlock, ses facilités à observer et déduire à la vitesse d’un clic de souris le font passer pour un « mec zarb qui se la pète » et avec qui les gens normaux n’auront pas envie de passer une soirée à l’opéra ou d’aller simplement boire une bière dans un bar. Si vous le faites, attendez-vous à ce qu’il utilise son téléphone portable sans se soucier de vos voisins mélomanes, ou ne comptez pas sur lui pour surveiller votre manteau quand vous irez aux toilettes après trois pintes. Et surtout, ne lui prêtez jamais les clefs de votre voiture... « Vous êtes fou ! » C’est ce que l’on ne tarde pas à lui balancer au visage, avant qu’il nous cloue le bec avec ses conclusions fulgurantes. Élémentaire, c’est Sherlock Holmes !
Sa Watson n’est pas mal non plus. Discrète et réservée au premier contact, elle observe et déduit à son tour, à sa façon, avec moins d’esbroufes, mais, finalement, c’est son grain de sel, ou plutôt de riz (vous comprendrez...), qui ouvrira les yeux de Sherlock. Élémentaire, c’est Watson, ce conducteur de lumière qui a le don de stimuler le génie de Holmes.
Bon, alors, cette première enquête d’Elementary mérite le label « 100% Canon » ? Que non, car, même si on a bien trouvé l’essence de nos héros, on cherche un peu le scénario, l’histoire, l’aventure et on croise les doigts pour que la suite (c’est une série) relève le niveau d’un pilote qui n’a pas frappé un grand coup comme il se devait de le faire. Il suffit de comparer avec celui de Homeland, par exemple, la série américaine phare du moment, pour se sentir en manque à la fin du premier épisode d’Elementary. S’il n’y avait pas eu Sherlock & Watson, je me demande si je n’aurais pas esquissé un léger bâillement avant la fin comme avec un épisode du Mentalist. Cette première affaire ne méritait pas qu’on fasse appel au super détective du Baker Street victorien pour la résoudre.
Mais je vais m’accrocher à quelques indices pour imaginer une suite à rebondissements avec son lot de références canoniques à débusquer. Je pourrais déjà me satisfaire que le tueur se soit ligué contre des rouquines... Ou miser sur cette femme (LA femme ?), cette Londonienne que Joan Watson suppose être à l’origine de la décadence de Holmes, qu’un chagrin d’amour aurait expédié de l’autre côté de l’Atlantique... On voudrait brouiller des pistes canoniques qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Et plus c’est embrouillé, plus on aime. Alors vite la suite, qu’on sache... On nous a déjà annoncé l’arrivée d’un Moriarty, on aura peut-être droit, en prime, à une Irene Adler. Dans le prochain épisode, Watson va bien aller dîner avec un ex-petit ami qui s’appelle Morstan... T. S.-J.

Jeudi, à 22 heures, CBS lançait Elementary, adaptation de Sherlock Holmes pour la télévision américaine. Johnny Lee Miller et Lucy Liu ont pu alors compter sur près de 13,3 millions de téléspectateurs, pour un taux de 3,1% sur les 18-49 ans. Un bon résultat, dans la lignée des performances du Mentalist l’année dernière et même légèrement supérieur auprès des jeunes. La plupart des critiques ont apprécié cette adaptation.
« Elementary sera probablement LE Hit de cette saison. Miller, dans ce nouveau rôle, nous offre son enthousiasme contagieux. » -- Ken Tucker, Entertainment Weekly
« Sherlock Holmes peut bien dater d’il y a deux siècles, mais Elementary, la dernière incarnation en date du personnage, est la meilleure série de la saison. » -- David Hinckley, New York Daily News
« Au cours du temps, Elementary devrait prouver qu’elle est une solide cousine de Sherlock Holmes et fournir aux fans du personnage plus de chances de le voir résoudre des crimes. » -- Tim Goodman, The Hollywood Reporter
« Elementary fonctionne à plusieurs niveaux, dont un, important : le fait que l’intrigue se déroule à New York. » -- Linda Stasi, New York Post
« Malgré ses stars, tout n’est pas bon dans Elementary. L’atmosphère et les personnages fonctionnent bien, mais on ne peut pas en dire autant des mécaniques de la storyline. » -- Mike Hale, The New York Times
L’avis du site web Seriesaddict : « Bilan : Une énième version de Sherlock Holmes bien trop gentillette pour nous émouvoir, accumulant les recettes éculées, sauvée par des comédiens sympathiques (sans plus), mais manquant cruellement d’originalité, elle devrait trouver certainement un noyau de fans fidèles. 6/10
Voici donc la dernière mouture de CBS, surfant sur le succés de Sherlock Holmes, tant au cinéma (Guy Ritchie, entre autres) qu’avec les séries chères à nos yeux. Oubliez tout de suite ce que nos amis anglais ont pu nous proposer, nous avons là un show à l’américaine tout ce qu’il y a de plus classique, avec force rebondissements, intrigues, et personnages hauts en couleurs.
En quoi consiste l’intrigue ? Sherlock Holmes, incarné par Jonny Lee Miller (Dexter saison 5) doit enquêter sur un meurtre mystérieux (pas de trace du corps), il va être aidé pour cela par Joan Watson, équivalent féminin de John Watson, jeune demoiselle qui doit s’occuper de Holmes et contrôler ses faits et gestes.
Bonne note d’originalité que d’avoir pensé à faire incarner le doc Watson par une femme, Lucy Liu (Ally Mc Beal) incarnant à merveille un esprit cartésien et une froideur, à l’exact opposé de la vivacité d’esprit et l’associabilité de Holmes. Nous dirons que leur relation est des plus classiques basée sur les contrastes que l’on retrouve dans des séries telles que Bones, The Mentalist, Castle, misant accessoirement sur une tension sexuelle sous jacente qui ne demandera, très certainement, qu’à être développée, et une complicité allant grandissante dans les épisodes à venir. [Note de l’IDN : Les scénaristes ont pourtant juré qu’ils ne joueraient pas la carte « tension sexuelle et romance » entre les héros. On verra...]

Ils vont être aidés dans leur enquête par la police de New York, qui visiblement a besoin d’aide. J’en veux pour preuve la scène où Holmes se dit que le suspect ne l’est peut-être pas alors que le policier était persuadé d’avoir trouvé le coupable (sic !). Il est fort ce Holmes quand même !
Grâce à son esprit vivace, il trouve tout de suite ce qui ne va pas, et il trouve la solution assez rapidement, trop rapidement à mon goût. En vingt minutes l’affaire est pliée, ou presque.
On est bien loin des intrigues alambiquées de Sherlock version BBC, de ses trouvailles ingénieuses et de ses traits de génie.
Et c’est bien ce qui me chagrine avec ce show, les scénaristes vont certainement plus miser sur le duo Holmes/Watson que sur la résolution des affaires.
Les amateurs de duo dépareillé trouveront leur bonheur tandis que ceux qui aiment les intrigues complexes avec meurtres difficiles à résoudre seront déçus.
On peut rajouter également que les seconds rôles semblent seulement être des faire valoir et n’apportent pas grand chose à la série, Moriarty étant passé à la trappe et Lestrade remplacé par le fadasse Gregson (Aidan Quinn).
[Note de l’IDN : Faux, car le créateur de la série, Rob Doherty, a promis que le Napoléon du crime serait bien présent dans de futurs épisodes. « Il était comme une ombre, rappelle Doherty, décrit comme l’araignée au centre de la toile de la criminalité à Londres. Il est l’homme derrière l’homme derrière l’homme. En d’autres termes, il y a quelques pièces de domino qui vont tomber avant qu’on ne le découvre. »]
La réalisation est des plus classiques aussi, bien loin de la virtuosité et des trouvailles de Steven Moffat (Sherlock), mais aidée par une bande son agréable.
Les acteurs principaux jouant leurs partitions convenablement, aucun ne tire vraiment son épingle du jeu, hormis Lucy Liu, à l’aise dans le rôle de l’ex docteur blessée à la personnalité fragile.
Jonny Lee Miller jouant la carte de la fougue, feux follet partant un peu dans tous les sens, essaie tant bien que mal de donner de l’épaisseur à son personnage, gageons qu’avec le temps il va trouver ses marques et lui donner du coffre !
La série s’inscrit dans une approche et un processus créatif différents de celle de la BBC, elle devrait ravir les amateurs de série familiale et bon enfant, à ranger aux côtés de The Mentalist;
L’avis de Reviewer.fr : « Accusée depuis des mois d’être une copie non officielle de Sherlock, Elementary débarquait jeudi à la télévision américaine. Pas la catastrophe attendue, puisque le scénario joue la carte du changement en transposant l’histoire à New York et en faisant de Watson une femme (Lucy Liu, assez effacée dans ce premier épisode). De quoi renouveler l’intérêt et éviter qu’on compare Sherlock et Elementary toutes les cinq minutes.
Cependant pas d’illusions. Ceux qui ont vu la version anglaise ne pourront s’empêcher de se dire que Benedict Cumberbatch est bien plus impressionnant en Sherlock Holmes que Jonny Lee Miller, même si ce dernier s’en sort tout à fait honorablement.
Le personnage est différent et beaucoup plus sexué que son homologue d’outre-Manche, même si on regrettera un côté too much qui l’empêche d’être véritablement crédible.
Son lien avec Watson devra également être renforcé, car on se demande un peu où cette relation ambiguë va aller. Espérons qu’on nous épargne une histoire d’amour...
Dommage également que l’intrigue de ce premier épisode, un étrange meurtre, ne soit pas suffisamment prenante pour gommer les défauts de la série.
Elementary a donc encore pas mal de travail à faire avant d’arriver à s’imposer.
On est pourtant loin du nanar, mais la question se pose forcément : qui va regarder ? Car ceux qui connaissent Sherlock peuvent évidemment se passer de cette nouvelle version moins subtile et beaucoup moins bien écrite, et les autres feraient certainement mieux de se lancer dans la version anglaise avant de penser à regarder Elementary... »

Craig Bierkoet Molly Price dans l’épisode 4
Elementary, selon TVLine, accueillera en guest-stars les acteurs Craig Bierko et Molly Price (New York 911) dans le quatrième épisode. Le premier, ancien avocat dans Boston Justice, sera le directeur opérationnel d’une des plus grandes sociétés financières de Wall Street.
Molly Price interprétera sa loyale secrétaire. Tous deux se retrouveront face à Sherlock Holmes et Joan Watson dans une affaire de meurtre mettant en cause la société.

The Rat Race, l’épisode
de la série Elementary diffusé
jeudi dernier, a rassemblé
un peu plus de dix millions
de téléspectateurs (10,2)
sur CBS, confirmant une lente
perte d’audience (le pilote
avait attiré 13,4 millions de personnes).
Cette baisse n’aura cependant
pas de conséquences
négatives immédiates, car la
direction de la chaîne vient
de confirmer sa commande
d’une saison complète. Nous
aurons donc bien droit à 22
épisodes d’Elementary.
Pour Nina Tassler, la présidente
du network : « Elementary a
fait un bon démarrage, a réalisé
des audiences solides et est en tête
des programmes dans une tranche
horaire déterminante. La série met
en scène des personnages riches,
avec de grandes stars en vedette et
possède un style visuel unique lui
permettant de se démarquer de ses
concurrentes, tout cela aidant CBS
à rendre ses soirées du jeudi, déjà
puissante, encore plus forte. »
Dans le quatrième épisode,
on découvre un Sherlock en
mode texto. Il communique
en langage SMS « sherlockisé »
comme, par exemple, en usant
d’un « IMNSHO » (In My Not-So
Humble Opinion). « Cela me permet
de passer mon message en exprimant
mon état d’esprit sans perdre
de temps à faire des phrases. » Et
cette marque de fabrique va lui
sauver la mise, car le roi de la
déduction, comme trop souvent
emporté par son envie de
montrer qu’il est le meilleur,
va se jeter dans la gueule du
loup, prenant le risque d’être
fait comme un rat après avoir
brillament résolu ce qui eut pu
être son dernier problème.
Heureusement que sa Watson
prend de la graine d’épisode
en épisode, et se lance avec
succès dans l’art de l’observation
déductive pour mettre
au jour les plans du criminel,
mais aussi de son nouveau boy
friend en puissance qui, du
coup, prend peur. Pas facile
la vie en société quand on est
un « Sherlock Holmes » à qui
personne ne peut rien cacher
de sa vie la plus intime. On en
devient vite un marginal aux
yeux du monde « normal »
qui nous entoure... Prochain
épisode ce jeudi, intitulé Lesser
Evils.

La série Elementary a du mal à pleinement s’imposer auprès du public américain. Absente de l’antenne la semaine dernière, elle faisait son retour sur CBS ce jeudi. Selon les premières estimations, ce troisième épisode de la saison passe sous la barre des 11 millions de téléspectateurs. Si ce score est loin d’être ridicule, il confirme cependant la tendance décroissante de la série, dont le pilote avait attiré plus de 13,4 millions de curieux le 27 septembre dernier. Si la série a de fortes chances de terminer la saison, il va falloir améliorer ce score pour obtenir un renouvellement pour une deuxième saison.
Il faut reconnaître que ce dernier épisode est le moins bon depuis le lancement. Avec Child Predator, nous retrouvons Holmes sur la piste d’un tueur en série, The Balloon Man, dont les victimes sont toutes des enfants. Grâce à de fulgurantes déductions s’appuyant sur de non moins fulgurantes observations, le consultant de la police de New York retrouve le criminel en cinq minutes ou presque. Rapide ! Mais gare à la précipitation... On est à deux doigts d’assister au premier échec cuisant du maître. Sa Watson est à ses côtés pendant toute l’enquête, mais force est de constater qu’elle ne sert à rien si ce n’est à perturber la concentration du détective. Dommage...
Holmes est toujours d’accord avec elle, mais c’est mauvais signe, car, comme il le révèle, quand il dit « ok », c’est qu’il n’écoute pas ce qu’on lui dit. D’un point de vue canonique, cet épisode est tout aussi pauvre en référence. On notera la citation : « En partant d’une goutte d’eau, un logicien pourrait déduire la possibilité d’un océan Atlantique ou d’un Niagara, sans avoir vu l’un ou l’autre, sans même en avoir entendu parler. » Espérons que le prochain épisode sera meilleur. The Rat Race sera diffusé ce jeudi soir et notre héros enquêtera sur la mort par overdose à l’héroïne d’un financier de Wall Street.
T. S.-J.